Nom du projet

Centre de Céramique Bonsecours


29_10_2015 : Latéral lauréat du Prix d’Excellence de l’Institut Canadien de la Construction en Acier pour le Centre de Céramique Bonsecours.

 

Le Centre de Céramique Bonsecours est une école de céramique offrant une formation collégiale (DEC) en collaboration avec le Cégep du Vieux Montréal. L’école se situe dans une ancienne caserne du 19e siècle sur la rue Saint Gabriel dans le Vieux Montréal. De fortes accumulations de neige sur le toit plat, ainsi que de nombreuses déficiences structurelles avaient été identifiées et Latéral a été mandaté pour réaliser un travail de mise aux normes de la structure, le tout en parallèle avec un projet de réaménagement avec l’architecte David Lavoie.

Étant donné la valeur patrimoniale du bâtiment, un projet plutôt anodin de renforcement de la charpente apparente en bois a nécessité une intervention structurelle avec une forte sensibilité architecturale. La philosophie de renforcement de la structure a préconisé l’utilisation de l’acier afin de différencier les matériaux existants (bois) des matériaux nouveaux (acier), mais aussi afin d’exprimer une certaine légèreté et pour souligner un parallèle avec la réalisation d’œuvres en céramique. À cette fin, des détails de renforcements architecturaux ont été développés (AESS) et le respect et la mise en valeur de la structure existante ont informé le concept.

Afin de réduire l’encombrement et la pollution visuelle, une quincaillerie novatrice sur mesure a été développée pour ce projet, jumelée à des assemblages encastrés.

En raison de la complexité d’une intervention dans l’existant avec une charpente apparente, la préparation des plans détaillés de la structure d’acier a été assurée par Latéral. Afin de prendre en compte les réalités d’une structure existante centenaire qui n’était pas d’équerre, les renforcements ont été paramétrés.

 

Le choix des matériaux et les parallèles entre l’acier et la céramique

Comme ligne directrice pour informer le concept structurel de renforcements de la charpente, les étapes de création de la céramique ont été étudiés

La matière première de la céramique, l’argile, est un matériel brut, malléable et façonnable. Architecturalement, l’argile et l’acier sont tous les deux des matériaux qui évoquent la minéralité. Cependant, tous deux peuvent aussi être travaillés pour exprimer une élégance avec légèreté et précision. La céramique, tout comme l’acier apparent, ne cache pas son antécédent rough.

Les marques de façonnage sont souvent visibles dans une œuvre de céramique terminée, des lignes de coupes ; des marques de doigts en font un produit qui a été travaillé. C’est pour cette raison que nous avons choisi d’exprimer l’acier comme un acier noir, brut et sans fini. Par endroits l’acier présente une corrosion superficielle, et les soudures restent apparentes, non meulées.

 

Respect et mise en évidence de la structure

Plutôt que de cacher au moins partiellement la structure existante en bois, une approche mettant en valeur celle-ci a été préconisée. La structure de bois existante du bâtiment est conservée et volontairement dégarnie de manière à ne pas cacher son apparence. Elle devient alors une trame à mettre en valeur.

Tous les éléments d’acier sont conçus de manière à s’aligner aux dimensions des solives et des poutres existantes. Les ratios entre les proportions des ajouts de structure suivent la proportion du ‘nombre d’or’ (1,618…), proportion présente dans la nature et qui s’inscrit dans une dimension non seulement esthétique, mais aussi structurellement efficace.

 

Réduction de l’encombrement et de la pollution visuelle

Par souci de légèreté et d’élégance, une intervention minimaliste est souhaitée. Des interventions ponctuelles répétées sont préférables à une intervention plus massive, de manière à réduire leur impact visuel.

Une quincaillerie sur mesure, usinée à partir d’acier noir et découpée au laser a été conçue pour les connexions acier à bois et acier à acier. Les matériaux centenaires sont ainsi préservés de toute ferronnerie superflue.

Une fois assemblés, les renforcements en acier ainsi que les connexions et la quincaillerie sont complètement encastrés. Aucun élément d’ajout ne dépasse de la face des solives. Il s’agit d’une manière de renforcer la présence de la structure existante et de mettre en valeur ses qualités originales.

 

Une famille de renforcements

Étant donné que les renforcements requis pour la remise aux normes nécessitaient des interventions sur trois étages, et afin de maintenir une cohérence et une harmonie entre les différentes interventions structurelles, les renforcements sont conçus en famille. Conjointement pour tous les renforcements, les proportions, la quincaillerie, l’apparence et l’impact visuel sont travaillés.

 

Une conception de type ‘AESS’

La mise en place d’une charpente apparente nécessitait une certaine recherche dans le choix des caractéristiques de l’acier et des proportions, mais aussi une finesse dans la spécification des soudures et dans le choix de la quincaillerie et de la boulonnerie, ainsi que dans l’optimisation autant esthétique que structurelle de la courbure des lignes.

À cette fin, Latéral a été fortement inspiré par le guide de l’ICCA sur le ‘Architecturally Exposed Structural Steel’. Notre devis prévoyait une fabrication de type AESS, avec un choix judicieux de certains des paramètres de celle-ci.

 

La quincaillerie

Un travail exhaustif de recherche d’antécédents de boulonnerie n’a pas soulevé de solutions existantes qui auraient été appropriées pour ce projet.

En conséquence, et afin de limiter la pollution visuelle des assemblages, une quincaillerie sur mesure, entièrement en acier noir, a été conçue, incluant des rondelles spéciales, goujons et tire-fonds à tête plate. Les plaques d’assemblage et les renforcements sont usinés pour recevoir cette ferronnerie.

Cette ferronnerie a été usinée à Montréal à partir des dessins de fabrication de Latéral et sous notre supervision.

 

Photos

  • Steve Montpetit, Maxime Riché et Latéral

Images de synthèse

  • (c) Latéral